Que ce soit avec l’adulte ou l’enfant, vous l’avez compris, ce qui importe c’est avant tout la qualité de la relation qui unit le patient à son thérapeute, faite de confiance mutuelle, de bienveillance et ce, dans un total respect des règles éthiques et de confidentialité qui régissent leur «échange singulier».
De celle-ci dépendra en effet sa capacité à supporter le temps de la métamorphose, qui résultera quant à elle d’une succession d’infimes réaménagements, dans le respect de l’équilibre interne spécifique à chacun (« homéostasie »), soit en douceur et avec progressivité.
Des rééquilibrages en cours de thérapies ne sont pas rares, ils sont en effet le signe que des changements profonds s’opèrent… mais encore faut-il que le patient aient acquis les capacités psychiques d’y faire face et de s’y adapter. Lorsque ces conditions ne sont pas réunies ou que des éléments extérieurs participant de la vie psychique actuelle du patient viennent s’y heurter (famille, conjoint..), des «résistances» s’élèvent. Elles viennent signifier au thérapeute que le patient n’est pas prêt et qu’il faudra encore un peu de temps pour qu’il puisse intégrer en lui ces nouveaux modes de pensée / ou de comportement… En souhaitant qu’il accepte d’être encore accompagné pour un temps dans cette «tempête», afin qu’ensemble, ils puissent apprécier enfin de voir le vent se lever au large, laissant la lumière rayonner de toute sa grâce…
C’est bien dans une «aventure» de ce type que le psychothérapeute-analyste et son patient s’engagent, à l’abri des aléas du monde extérieur et de ses contraintes.
Le cabinet et l’oreille du psychanalyste peuvent dès lors être comparés à une sorte «d’alcôve» où viennent se déposer les couches et les parties les plus «endommagées» de la personne souffrante et d’où il pourra les «restaurer», ou pour le moins leur donner vie, en toute sécurité…
L’analyste prend alors la position du tuteur ou de «l’étai» sur lequel le patient pourra – pour un temps – prendre appui afin de s’élever, à son rythme…telle la fleur qui, dès lors que sa tige est assez solide pour la supporter, peut enfin s’orienter en direction du soleil…ou l’oiseau dont les ailes sont assez robustes pour prendre son envol, quitter le sol et s’élever vers les cieux en toute liberté…
Mais cela, il ne pourra le faire, que dès lors qu’il sera assuré à la fois de sa capacité d’autonomie et de la certitude de pouvoir, quand il le souhaitera, revenir, pour un moment de «re-trouvailles», dans le nid qui lui a donné naissance…
C’est donc un « travail à deux» que je vous invite à effectuer, un voyage qui vous permettra, je l’espère, au mieux de vaincre vos plus tenaces ennemis intérieurs et, pour le moins, de mener vos « batailles (les plus) significatives» (cf. citation de Sheldon Kopp en exergue)…
Un voyage dont on ne peut revenir qu’enrichi, jamais tout à fait le même…